Mission 2 : Aufgabe Sternjäger

00h50, hangar de la base de Nairobi.
Où il faisait froids car la climatisation avait enfin été réparée après une semaine de hors service. Nous étions le matin du 9 novembre de l’année universelle 0079, à des milliers de kilomètres de là, des centaines de vies allaient croiser le fer à Odessa dans quelques heures pour des causes diverses. Peux reviendraient, d’un côté comme de l’autre car comme à Hiroshima en 1945, l’arme nucléaire serait utilisée dans les conditions réels sur le sol terrien ! Cela, nos soldats l’ignoraient car tout ce qu’ils savait d’Odessa était concentré dans un journal et dans des petites notes que la base voulait bien leur transmettre et on les envoyait au combat pour plusieurs jours alors ils n’aurait de toute façon aucunes informations à recueillir dans l’immédiat. La team Nexus étant indépendante de la base, seul Luder Frederik devait se débriefer auprès des huiles de Zeon, mais également, présenter un horaire réel à respecter, c’est pourquoi tous n’étaient pas encore arrivés alors que la mission allait bientôt commencer ! En réalité, seul Zwim et Von Roy étaient déjà là, et si ce n’était pas surprenant de voir arriver Von Roy à l’heure, pour Zwim, c’était un vrai miracle !

Autre miracle miraculeusement miraculeux: le bien nommé Sylden Liviac n'arriva pas très en avance. Pire encore: il avait la tête de quelqu'un qui vient de sortir du lit. Première fois depuis son arrivée à Nairobi qu'il n'était pas impeccable!

L'air vaguement endormi, le col défait et la mine un peu hagarde, il se laissa tomber sur une caisse sans remarquer (soit disant) que les autres étaient déjà là.

Pour ceux qui se poseraient la question, il lui était soudainement venu l'idée d'aller se bourrer la gueule, puis, au bout d'un verre, il avait laissé tomber pour aller se faire une fille, avant de changer d'avis pour retourner se coucher. Après s'être retournée dans son lit pendant une petite demi-heure, il avait laissé tomber pour dessiner des caricatures.
En gros, il était à moitié déprimé et ça se voyait, en plus d'être pas très vif.

"Reste qui à v'nir?" baragouina-t-il d'un air endormi et pas très compréhensible.

(beuh j'ai plus d'excuse faut que je poste ...jsais pas quoi dire .)

Klydra arriva impeccable.
Comme toujours elle était en tenue sans un faux plis.
elle avait eu le temps de se laver de faire son lit au carré et une marche nocturne avant le rendez-vous.

Les horaires lui importait peu car elle avait acquis l'habitude de tomber tout de suite dans un sommeil profond pour récupérer le plus possible entre deux missions.

A son arrivée elle salua l'équipe mais ignora royalement Sylden assis sur sa caisse.

On est au complet?

Edit du Maître du jeu: dur de recommencer n'est-ce pas ^_^ La mission, comme annoncé précédemment commence de nuit et non aux aurores et Luder n'est pas encore arrivé

01h03, il fait sec en ce début de nuit africaine, pour une fois car c’est le début de la saison des pluies et les averses torrentielles qui ravage tout, inconnues pour ces Spacenoïdes tout juste débarqués, cela ne fait que commencer !

Luder n’est toujours pas arrivé et les autres commencent à s’en inquiéter, pas qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave, mais bon, on ne sait jamais et ce n’était pas dans ses habitudes d’arriver en retard pour une mission.
A 01h05, Frederik arriva enfin, propre sur lui-même, rasé de près, lavé et ayant troqué son Normal Suit déchiré habituel pour son uniforme de capitaine qu’il ne met en général que lorsqu’il doit rencontrer l’état-major de la base. Ses manches sont à moitié retroussés de manière à laisser apparaître sa montre au poignet gauche, qu’il balance le long du corps. L’autre main sert à tenir une cigarette presque terminée et il marche rapidement vers l’équipe.

« Désolé, dis-t-il en s’arrêtant, j’ai été un peu retardé, je voulais être un peu plus classe que d’habitude pour cette mission, en pointant un œil gêné vers Sylden qui ne le regardait pas. Bon ! Cria-t-il ensuite en jetant son mégot au sol, nous sommes en retard, si vous n’avez pas d’objections, on embarque ! »

A peine plus réactif qu'une larve lobotomisée, Sylden dû cligner des yeux trois bonnes fois pour:
a) comprendre ce que Klyrda venait de dire
b) identifier qui avait dit ça
c) décider qu'il n'avait pas envie de répondre
d) retourner bouder.

Et forcément, dès que Luder entra, on se retrouva avec le même procédé ultra lent dans l'espèce de gruyère servant de cerveau à Liviac ce soir là, mais comme le message était plus long et qu'il fallait en plus assimiler une information très bizarre (Luder + propre + bien habillé dans la même phrase, le processeur fumait!), il fut tout à fait aussi rapide à la détente qu'un escargot.
Exactement 2 minutes et 37 secondes après l'entrée du Capitaine dans l'espace occupé par le groupe, Sylden tilta que, en effet, Luder n'ayant normalement pas rencontré l'Etat Major ce soir là (on est doué pour l'espionnage ou on l'est pas), sa tenue avait peut être quelque chose à voir avec leur dispute de la soirée. Ou de la veille. 'fin bon, pour l'heure que c'était, on s'en foutait de toute façon.

Se sentant à peu près aussi con que Luder (mais, inversement, c'était parce que Liviac était habillé comme Luder d'habitude et Luder comme Liviac, comprendra qui veut), l'ex capitaine se leva lourdement avant de s'éloigner du groupe vitesse grand V pour cacher son début de rougissement. Mais une fois scéllé dans son cockpit, un semblant de colère lui fit serrer les dents, avant qu'il n'abatte carrément son poing sur un innocent clavier qui n'avait rien demandé.

"Et MERDE! Il a vraiment rien d'autre à foutre? Pourquoi est-ce qu'il ne veut pas comprendre que ce serait plus facile pour tout le monde si on se détestait?"

Von Roy resta un instant en retrait pour prévenir la base du largage des Zaku puis prit également place dans son siège.

Frederik brancha la main-camera de son MS, déploya l'antenne du commander de la division et ordonna que chacun s'équipe d'un outillage conventionnel pour la mission. Comme il s'agissait d'une mission plutôt longue, tous disposaient de rations de survie suffisantes. "De quoi tenir douze jours chacun" et disposé dans le cockpit sous forme de nourriture conditionnée et diablement répugnante mais nourrissante d'après eux...

Il leur faudrait du temps pour arriver à la localisation ennemie, plus encore s'ils étaient attaqués et avec les émissions Minovsky, ils auraient peu de chance de pouvoir contacter la base avec leur Zaku, c'était donc plus qu'une simple promenade et Luder espérais qu'ils en étaient tous conscient. Sur la ligne générale, il s'adressa à l'équipe d'abord:
"Dirigeons-nous vers le nord jusqu'au matin, une fois les premières lueurs du jour venues, il sera peut-être dangereux d'avancer, on en rediscutera donc à ce moment là!"
Puis d'une voix brouillée, il s'adressa uniquement à la dernière unité Nexus : R*-*ed-**irige/-*ta*--/fr"'(-fré'"qu*-*/ence"'-*sur//*le/*-/28"'""'-Sy/*lden.

Sylden, après avoir allumé son MS, procéda à quelques vérifications de routine. Son appareil, sans être particulièrement vieux, avait été déjà endommagé lors de l'opération Illiade et les répartitions avaient été quelque peu bâclées, pour dire ce qui était. Histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises, il fallait donc tout inspecter avant chaque départ, ce qui était légèrement énervant.

Le jeune homme était occuper à tester un écran particulièrement capricieux lorsqu'il reçut la communication de Luder. Il régla donc son transmetteur, comme demandé par le Capitaine, appréhendant quelque peu la conversation... est-ce qu'il allait se faire remonter les bretelles pour son comportement de la soirée?

#C'est fait, Capitaine.#

Liviac donna un bon coup de poing sur son écran, qui daigna enfin stabiliser son affichage. A croire qu'on avait fait exprès de lui refiler du matos de merde!

#Je vous prie de m'excuser pour ma tenue de ce soir,# transmit-il d'une voix un peu lasse, espérant que ça ne s'entendrait pas de l'autre côté du fil. #Je n'aurai pas dû me laisser aller.#

Luder termina les derniers réglages de stabilité de l’appareil et ordonna la mise en mouvement de l’équipe qu’il commandait puis se retourna vers le petit écran de communication où Sylden était apparut. Il prit un profond souffle avant de répondre à l’homme d’en face puis regarda de nouveau l’écran principal tout en parlant :
Je crois, lieutenant, que vous aviez quelque chose à me dire hier mais que nous avons été interrompu. Il me semble que vous étiez capitaine avant moi mais qu’un incident à conduit à votre rétrogradation. Je ne suis pas un grand admirateur des courtoisies et du respect militaire, bien que j’en attende le minimum de mes hommes et je pense que vous avez toujours respecté cela. Par contre, j’avoue avoir énormément de mal à cerner votre caractère et comme nous seront en territoire allié et à ouit clos pendant presque une heure, je pense que nous pourrons discuter sereinement ici, n’est-ce pas ?

Sylden sentit aussitôt son sang se glacer. Pourquoi est-ce que Luder s'intéressait-il à lui? Et à son caractère? Est-ce qu'il le trouvait suspect?

Le jeune homme inspira profondément, tentant de chasser son malaise et sa panique. Ce n'était qu'une simple question, comme il avait dû en supporter des dizaines depuis cette opération ratée qui lui avait coûté son grade. Jamais il ne s'était départit de son sang froid. Alors pourquoi maintenant? Parce que Luder lui était sympathique et que Liviac se sentait gêner de parler de cela à quelqu'un qu'il considérait comme digne de confiance? Ces sentiments n'avaient même pas l'air réciproques, le Capitaine n'ayant guère été très amical...

#J'ai mené une mission qui a échoué. J'ai été dégradé parce qu'il fallait que quelqu'un porte le chapeau.#

Sylden mis -volontairement- un poil de rancoeur dans ses paroles, comme s'il avait été victime d'une punition injuste et non méritée.

#En quoi mon attitude prête-t-elle à confusion, Capitaine?#

(Hj: A part si ya quelque chose à faire véritablement , ne vous gennez pas pour discuttez entre vous ^^ .)

HRP du MJ: nous devons introduire la convers' ici puisque Sylden s'est planté et à joué les l'autruche pendant 15 jours, ça saignera bientôt, pas d'inquiétude

#Ah bon, merci de m'informer de ces faits, je ne n'aventurerais pas plus loin dans ce qui semble être votre vie privée passée, par contre, comme je vous l'avais fait remarquer, vous sembler à la fois défendre un ultra-nationalisme envers votre nation et la mienne mais en même temps une sorte de rejet, vous semblez par exemple avoir du mal à nous saluer le matin, ou simplement cohabiter avec nous, il n'y a qu'a voir vos déboires avec le lieutenant Mirtiana hier, difficile d'imaginer une simple marionnette formatée de la nation en vous, et pourtant, c'est l'idée première que vous dégagez.#

Luder termina sa phrase puis adressa une parole à l'équipe pour leur dire qu'ils arrivaient dans un terrain plus neutre, il passa alors en alerte jaune puis s'alluma une cigarette avant de reprendre la conversation avec son subalterne.

[Mais euuuuh je savais que tu avais édité ]

Sylden resta quelques instants silencieux avant de répondre à Luder, la voix lente.

#Capitaine, le problème ne vient-il pas de mes origines? Il me semble que dans toute notre équipe, je suis le seul né dans une famille riche, et le seul que vous suspectez tous de n'être qu'un pistonné de Zum City.#

Et oh, fallait arrêter d'être parano de temps en temps! C'était pas TOUT de sa faute, non plus!

#Je ne me considère pas comme une marionnette, Capitaine. J'ai fais mes études supérieures sur Side-2 et j'estime avoir eu le temps de comprendre Zeon méritait qu'on se batte, pas par aveuglement, mais parce que ce que j'ai vu du monde m'en a convaincu.#

Bla bla bla. C'qu'il fallait pas dire...

#Ce qui m'amène à ce don je voulais parler avec vous. Certains des membres de notre équipe sont des... gens à problèmes. Et certains d'entre eux, s'ils se faisaient prendre par l'Etat Major, avec de la drogue, par exemple, pensez vous qu'ils se laisseraient exécutés ou obtiendraient-ils une remise de peine en dénonçant leur Capitaine traître à sa nation?#

*En tout cas c'est ce que je ferai à leur place, très cher...*

#Vous parlez à tord et à travers, Capitaine, comme si nous étions tous dignes de confiance. En cela vous vous trompez. Je faisais confiance à mes camarades officiers et voilà où ça m'a mené. Ne faites pas la même erreur.#

#Qu... Frederik fut un temps embarrassé, il n'avait jamais imaginé être considéré comme traître à sa nation, d’ailleurs, il avait toujours vaillamment servit Zeon, il lui avait juste semblé essentiel de faire le point avec ses compagnons d’arme de la situation dans laquelle son armée se trouvait, une simple aide à des gens égarés, ce que venait de lui dire Liviac l’avait bouleversé…lui, exécuté pour traîtrise simplement pour avoir confié des opinions à ses hommes ? Peut-être qu’au fond, cet aristo’ avait raison, il devait mieux connaître que lui la politique intérieure de la maison… D’une force inconsidérée, il tenta – en vain- de se ressaisir pour répliquer. Comment ? …Vous …vous… des drogues ? Excusez-moi…#Après avoir coupé la conversation, il inspira profondément sur sa cigarette puis réfléchit un instant encore avant de reprendre une voix plus assurée pour parler à l’équipe.
#Nous allons arriver devant un petit village d’une centaine d’habitant qui a été assez épargné par la guerre, cachez vos MS, nous allons terminer la nuit là-bas et nous reprendrons demain à 22h, c’est un ordre !#

Frederik acquiesça à la demande de sa subordonnée, bien que la zone soit normalement sûr, on pouvait mal cacher les Zaku dans l’endroit et son coeur n'eut pas pu supporter d'autres chocs que celui qu'il venait de prendre en pleine face, car le moral était bel et bien le point faible de Luder (voir fiche) et il était à deux doigts de s’enfermer dans une tétanie de quelques instants mais il eu le réflexe de respirer profondément avant de sortir de sa machine.
"Bon, dit-il de vive voix à ses équipiers, vous avez mérités une permission en ville jusqu’à demain soir. Vous pourrez faire ce que vous voudrez durant ce temps, le lieutenant Mirtiana assurera la garde jusqu’à 12h, puis pourra avoir sa permission également, j’exige qu’elle la prenne, c’est peut-être sa dernière ! l’engagé Zwim la relayera jusqu’à notre départ. Amusez-vous bien."
Et Luder pensa « Il faut que je parles très sérieusement avec toi Liviac… »

Sylden nota avec une satisfaction certaine que son discours avait touché le Capitaine, et bien plus qu'il ne s'y attendait. Lorsque Luder coupa sa radio pour faire on ne sait quoi dans Zaku, Liviac lâcha un petit gloussement amusé. Quel crétin, non mais vraiment! Croyait-il vraiment que touts ses camarades étaient dignes de confiance?

Laissant son fugitif sourire fondre avec un professionalisme habitué, l'ex-capitaine reprit son air fatigué avant de sortir de son appareil. Il ne fallait pas qu'on pense que cette conversation, et surtout son dénouement, pouvait être vaguement amusante à ses yeux.

Le jeune homme prit tout son temps pour descendre de son MS, puisqu'après tout, il était vraiment crevé, et que quand on était crevé, on essayait de ne pas se casser la figure bêtement en sortant de son Zaku. Il rejoingit donc le reste du groupe un poil à la bourre et eu la bonne excuse de sa fatigue pour ne pas avoir l'air trop réjouit.
Parce qu'à tous les coups, soit on allait essayer de le semer, soit on lui ferait la gueule pendant toute la sortie, ce qui n'était pas des plus agréables.

Bon, tant qu'à faire, il n'avait qu'à coller Luder, au cas où celui-ci aurait encore quelque chose à lui dire.

Luder vit son camarade le rejoindre, il hâta alors le pas jusqu'à l'arrivée dans le centre du petit village fortifié, la plaque de celui-ci était arrachée depuis un bout de temps et Zeon se contentant de donner des numéros aux zones habitées de petite importance, il connaissait peu l'endroit, il savait juste qu'il avait envie d'une femme mais que son camarade lui collait aux talons. L'équipe devait être entrée dans le village endormis depuis 2 minutes quand il se retourna vers Liviac, poings levés et en position offensive, drôle de manière d'agir pour lui mais la rupture qui avait été à deux doigts d'arriver dans l'appareil venait de se produire et un instant, Frederik ne contrôla pas son mouvement!
"Allez, viens, fils de riche qui croit tout connaître des problèmes des gens!" gromelle-t-il face à un adversaire médusé.
Au bout de 15 secondes cependant, il tomba le cul au sol et se mit à s'exclamer : "mon Dieu, qu'est-ce qu'il m'arrive" puis prit l'arme à sa ceinture et la posa vers sa tempe en fermant les yeux!

Commentaire du maître du jeu: ça va être drôle de gérer une psychose

... et le pauvre Sylden, ne comprenant rien du tout à ce que Luder pouvait lui reprocher, en tomba tout autant sur le cul, mais au sens figuré, bien entendu, car chez les Liviac, on se conduisait comme des gens civilisés, ne serait-ce que par habitude. Aussi, lorsque le Capitaine se retourna soudainement vers lui avec la ferme et évidente intention de lui péter la gueule, il recula sous le coup de la surprise, ouvrant la bouche pour protester, ne comprenant pas ce qu'on pouvait lui reprocher, alors que depuis le début de cette putain de journée, tout ce qu'il voulait était aider son camarade.
Mais de toute façon, comme Luder venait si bien de le dire, il n'était que "le fils de riches", alors à quoi bon? Ce n'était pas comme si ce qu'il avait à dire intéressait quelqu'un de toute façon.

Et comme, forcément, rien ne devait jamais être simple dans la vie (s'aurait été trop facile), Luder continua à péter son plomb, prenant son arme... il n'allait pas lui tirer dessus, quand même? Peu désireux d'avoir la réponse, Sylden décida qu'il allait foutre trois paires de claques à cet espèce de cinglé pour lui remettre les idées en place, si bien que, lorsque le pistolet atteignit la tempe du Capitaine, il n'y resta même pas une seconde, le bien nommé Liviac lui arrachant l'arme des mains avec sa menotte droite avant d'aller se casser une phalange de la main gauche en écrasant ladite main sur une joue de son adversaire, qui n'avait rien demandé (la joue, pas l'adversaire).
Aussitôt, il lâcha un "Oh putaaaaaaaain" sifflant, la gorge coupée par la douleur soudaine, sans savoir si c'était à cause de sa blessure, de la tentative de suicide de Luder ou de tout le reste.
Journée de merde.

Le capitaine tomba au sol les bras écartés, ses yeux rouvert par la surprise plus que par la force du coup, ce dernier n’étant pas bien terrifiant. Il resta immobile et silencieux dans cette position un instant avant de se relever et de voir Sylden, le poing déboîter se tenir debout à quelques dizaines de centimètres. Il le fixa un instant puis s’alluma une cigarette et commença à parler, d’une voix clair, calme et net. Complètement apaisé, il dit : « Bien, je vous remercie de m’avoir remis les idées en place, je ne pensais pas refaire ce genre de « crise » ici, c’est très gênant […] Excusez-moi Sylden. Il existe un café pas loin, si vous voulez, je vous offre un verre histoire de me faire pardonner. J’ai pas mal de chose à apprendre sur l’art de gérer une équipe apparemment… »

Si Luder était "apaisé", ce n'était pas le cas de Liviac. Comprenez le: en l'espace de deux minutes, son troufion de capitaine l'avait insulté, menacé, avait tenté (de loin) de lui mettre des coups dans la figure avant de vouloir se suicider, et maintenant qu'il avait un doigt cassé, il lui proposait d'aller BOIRE UN VERRE?
Game over, redémarrez les systèmes, quelques neurones y sont passés en essayant de comprendre la logique de cet enfoiré.

"Vous pourriez me recoller les os, aussi, pour vous faire pardonner?" demanda le jeune zeoniste d'un ton acide en levant sa main gauche, dont l'annulaire commençait à prendre une belle couleur violette. "Parce que là, ça va pas être très pratique pour piloter."

Nan, il n'avait pas envie de l'excuser, parce que ça faisait vraiment un mal de chien, alors à part une bouteille entière de vodka pour sombrer dans un coma éthylique salvateur, Sylden ne voulait rien faire du tout. Na.

Et puisque tout ça, c'était de la faute de Luder, Liviac décida que ça lui donnait le droit de piquer la clope de l'officier (ce qu'il fit sans se gêner le moins du monde, de toute façon ils n'en étaient plus à ça près sur le chemin du ridicule) pour en tirer une longue bouffée.
Peut être que quand la nicotine serait montée au cerveau, il se sentirait d'humeur plus clémente.

Très étonné finalement, voilà comment pouvait se décrire en un mot l’attitude Frederik Luder, capitaine de l’équipe Nexus en poste à Nairobi en cette nuit de…il avait tellement mal au crâne qu’il ne pouvait plus le dire avec précision, mais voilà, finalement, que l’un de ses coéquipiers avait appris son secret : des troubles du comportement qui surviennent lors des moments de stresse et d’émotion énorme, ironiquement, jamais en combat, jusqu’à aujourd’hui du moins, il s’en sentait un peu, beaucoup gêné et se demandait si ce garçon allait se servir de son secret contre lui pour lui flinguer sa carrière militaire. Il ne lui en dit mot pour le moment, car il ne voulait pas révéler une tension supplémentaire mais insista pour aller boire son verre.
« Allons, vous pourrez trouver de la glace pour votre main dit-il d’un air amusé en voyant le jeune efféminé tirer de tout son souffle sur la cigarette et en attendant l’effet retour »

Soit Liviac était très con, soit sa main l'empêchait de faire 1+1=2 pour le moment, et donc de piger que le comportement de Luder était légèrement hystérique par moment. Faut dire aussi que, sur le coup, il pensait avoir autre chose à foutre que de gérer les psychoses de son officier supérieur, à savoir réparer les dégâts des dites psychoses.

"Dans ce bled paumé?" rétorqua Sylden d'un voix sèche, quoique l'effet fut gâché par un début de quinte de toux provoqué par la fumée. Ah... c'est vrai qu'il n'avait plus tiré la moindre bouffée depuis qu'il avait quitté Side-2, puisque, bien que n'ayant jamais fumé lui-même, il était resté bien assez longtemps après d'Iris qui fumait comme un pompier pour être listé dans les fumeurs passifs.

"C'pas grave," finit-il par dire, comme s'il daignait enfin abandonner sa mauvaise humeur pour excuser Luder. "On est tous tendus de toute façon. Vous auriez dû moins boire et puis c'est tout," acheva Liviac, et oui, il savait que son Capitaine n'avait rien but avant, mais c'était un moyen clair et simple de lui faire comprendre qu'officiellement, si cet incident devait être abordé, il ne serait pas fait mention de la bizarrerie de son déclenchement.

"Mais si on pouvait se dépêcher pour la glace, ça commence à faire très mal..."

Et clac, petit tic "à la Bambi" tu paupillonage des paupières. Et non, c'est pas fait exprès.

Les deux compères de fortune se rendirent donc dans le bar le plus proche, après avoir prit une poche de glace pour Liviac d'urgence, ils s'assirent au comptoir et ce fut l'occasion d'observer l'endroit. Assez pauvre et sombre, mais on voyait qu'il n'en avait pas toujours été ainsi, au mur, il y avait de vieilles décorations usées par les âges et au sol, un vieux tapis. A une table, un poivrot qui avait dû rester là trop longtemps, et au fond de la pièce, une jolie jeune fille à l'air triste.

NB: pour des raisons de simplicité, je vais "entrer" dans Luder maintenant.

La patronne semblait heureuse de nous voir, car cette guerre, même si elle avait fait des victimes, avait été décisive sur le sol africain et donc, avait finalement apporté plus de bien que de mal à une terre déjà déchirée par les luttes internes qui avait trouvé dans la Fédération, un ennemis commun à abattre. Elle nous offrit la glace puis les verres en nous disant, l'air gênée "Croyez-bien que je voudrais en faire plus, mais les temps sont dur depuis si longtemps ici..." dit-elle en français, "Ce pas rien" répondis-je à mon tour, gêné par mon très mauvais parlé.

J'entamais ensuite la conversation avec Sylden, toujours un peu gêné par ce qui s'était passé plus tôt, me semblait-il.
D'une manière très sincère, j'ouvris la bouche pour lui poser une question : "Nous allons pouvoir parler d'homme à homme à présent, que pensez-vous de l'équipe et pourquoi croyez-vous qu'il faut s'en méfier à ce point? Je reste perplexe car vous savez que si je n'ai pas les idées formatées des Zabi, jamais je n'irais chercher à trahir mon pays."

"J'ai confiance en vous," commença Sylden à voix basse, "même si votre comportement de ce soir laissait un peu à désirer."

Il fallait s'empêcher de rire devant l'accent un peu... spécial de Luder. Mieux valait que lui-même n'ouvre pas la bouche, même en sachant que son français était bien meilleur que celui du Capitaine: ce serait encore un bon moyen de se faire remarquer pour pas grand chose.

"Les autres... et bien... Klydra est un bon soldat, je suppose, mais elle a des antécédents très spéciaux. Si j'étais vous, je ne lui ferai pas confiance outre mesure."

Il baissa encore la voix avant de continuer.

"Pour vous dire la vérité, j'ai fait marcher les quelques relations qu'il me restait pour me renseigner sur ma nouvelle équipe. Klydra n'a pas un dossier très flatteur, vous devez le savoir, mais c'est surtout le fait qu'elle aurait été observée comme étant possiblement une psychopathe. Possiblement: ils n'ont rien trouvé de précis, mais on ne fait pas des études psychiatriques sans raison."

Bonne raison pour ne pas l'apprécier, celle-là. Folle à lier, plus bonne à mettre dans une cellule d'asile de fou que dans l'armée.

"Zwim a quelques antécédents policiers légers: quelques nuits au trou pour ivresse, entre autre, mais rien de grave. Il aurait été pris une fois en possession de drogue, mais la quantité était trop petite pour qu'on l'accuse de vente." Puis, après quelques secondes.... "Je le soupçonne de continuer à se droguer," dit-il lentement, "mais je n'ai aucune certitude à ce sujet."

Bon. End of the subject.

"Von Roy a de très bons états de service. Je dirai qu'il mérite son grade et que nous pouvons avoir confiance en lui."

Simple. D'ailleurs, Von Roy était peut être l'un des seuls soldats potables de cette équipe.

"Je ne pense pas que vous soyez un traître, Luder. Mais vos paroles, sorties de leur contexte et entre les mains de quelqu'un qui prendrait votre franchise pour de l'arrogance, pourraient vous coûter très cher."