Mission 0: Entrainement

Le 29 octobre de l’année UC0079, au dehors, il faisait une pluie battante, mais nos soldats s’en fichaient car en cette fin de matinée, leur entraînement au maniement des MS allait commencer, Frederik Luder s’avança vers son Zaku pour la simulation. Il était serein car ce n’était pas la première fois qu’il faisait cela, (note de Vlad : moi par contre…) il monta petit à petit les échelons de la plateforme et pénétra dans le cockpit. Les voyants passèrent du rouge au vert et la carte des lieux se chargea dans l’ordinateur, son duel d’entraînement avec la nouvelle recrue, Sylden Liviac, allait pouvoir commencer.

Il analysa rapidement les lieux virtuels : tiens, se dit-il, je ne vois qu’un seul pavé de terre… où est le reste de la zone ? Un peu déstabilisé, il réalisa vite qu’il s’était retrouvé en plein sur une petite bosse de terre et après avoir recouvré ses esprits, vit un cours d’eau, de l’herbe et du sable, un décors somme toute classique. Le MS de son adversaire n’avait pas encore bougé car lui aussi semblait jauger le terrain, une bonne méthode, pensait-il, tout deux étaient équipés de la mitrailleuse, la hache et de trois grenades, le combat était donc équitable.

Syld' détestait l'Afrique. Il détestait ce coin pourri, nauséabond, où il faisait tout le temps chaud, même quand il pleuvait. De toute façon, il savait depuis longtemps que la Terre était un endroit sale, plein de germes et d'insectes, bien loin de la douce stérilité des colonies.

Il détestait aussi ce Zaku puant la transpiration, étouffant et moche. Qu'y avait-il de plus laid que ce genre de machines d'un horrible vert, aux pattes épaisses et courtaudes, et dont l'unique oeil rougeoyait? Un travestissement de l'image humain, voilà ce que c'était. Un cyclope de métal dur et froid, infâme, dur et froid, froid, froid... une arme de guerre, tout simplement. Et Liviac détestait la guerre.

Assis près du pied de son MS dans le hangar central, un pinceau à la main, Sylden terminait le motif en forme de feuille sur l'acier. C'était vraiment bête, de vouloir peindre une forêt sur un Zaku alors que dans le coin, c'était plutôt brousse, savane et éventuellement jungle si on descendait plus au sud. Il n'aurait qu'à tout repeindre en vert-moche, comme toutes les autres fois où il avait dessiné des choses sur son appareil.
Il n'avait pas envie de faire cette simulation, et tant pis s'il avait l'air infantile. Évoluer dans un univers synthétique de pixels et de polygones se faisant passer pour des arbres ou des collines, s'était tout à fait anti-artistique.

Mais c'était à l'heure dite que Liviac s'était retrouvé dans cette infâme carcasse claustrophobique. Pas avec une minute de retard. Pas habillé n'importe comment. Non, il était bien rasé, comme d'habitude, sa combinaison impeccable, comme d'habitude, même si ce n'était qu'une simulation et qu'il aurait pu la faire à poil sans que ça change le résultat. On avait beau lui répéter qu'ici, ce n'était plus l'élégance de Zum-City qui était demandée, Sylden s'en foutait.
Tout le monde ne pouvait pas avoir la classe d'un aristocrate, voulez vous. Mais quand même, c'était énervant de ne pas pouvoir finir la peinture sur son Zaku sans qu'on vienne l'embêter avec ce genre d'exercices.

Clac clac, trois boutons, deux manettes et bla bla bla, oui bonjour, comment ça va, vive Zeon et bonne chance, re-bla bla bla. C'était hautement agaçant d'avoir à discuter avec cette bande de moutons lobotomisés qui en étaient encore à vouloir venger leur petit Garma chéri, aussi pathétique eut-il été de son vivant. Mais il fallait donner le change, sourire tout le temps, et bla bla bla, mais oui vous êtes mes copains.

C'était tout l'intérêt des simulations, se disait-il en enclenchant l'ordinateur de bord. Pouvoir se défouler sur ces crétins sans que cela paraisse suspect. La carte apparut. Puis l'image. Mais quelle horreur! Poua! Quel horrible amas de pixels! L'écran grésilla un peu, tremblota et Liviac donna trois bons coups sur le côté de l'appareil avant que le tout ne se stabilise. Putain de Zaku. Il avait pourtant demandé à ce qu'on répare ce faux contact avec cet écran, non? De toute façon, ces mécanos n'étaient que des feignants. On devrait s'en débarrasser, de ces crétins d'inutiles qui vivaient aux crochets de Zeon.

Le Lieutenant Liviac plissa les yeux, mécontent. C'était fatiguant de sourire tout le temps, et il avait envie de mettre une bonne branlée à ce cher Luder. Mais sa position ne l'avantageait pas du tout: autant l'autre faisait une bonne cible, autant il avait une vue facile sur tout ce qui l'entourait et il ne tarderait pas à s'abriter correctement.
Ce n'était pas juste. C'était toujours les mêmes qui avaient les meilleurs positions! Pourquoi est-ce qu'il avait échoué dans cet espèce de bosquet tout rabougri qui ne camouflait rien?

Un bon coup sur une pédale, et son Zaku pivota vers le torrent qui passait non loin de là. Il avait remarqué une autre butte, sur la carte: s'il pouvait passer derrière, il serait une cible moins facile pour Frederik.

[Position: O; 10. On peut se déplacer en diagonale?]

[les déplacements restent encore à être décidés donc on pataugera ce coup-ci]

N’ayant aucune idée de ce que le jeunot préparait, ne le connaissant pas très bien puisqu’il était le plus jeune de l’équipe, Luder prit sa tactique d’attaque habituelle mais en prévoyant quelques précautions au cas où le MS adverse lui réserverait une surprise. Il feinta donc de s’élancer mais garda tout son attirail à la ceinture, ne conservant ainsi que sa hache au bras gauche, la mitrailleuse ayant été rapidement fixée à l’arrière de l’appareil puis il bondit en direction du Zaku ennemi en oubliant pas de chooter dans sa dune afin de déplaçer une masse inimaginable de sable.

« Tu va goûter à la méthode Luder et comprendre pourquoi je suis capitaine mon coco. »

Dans la base, l’instructeur regardait le duel amusé par ce coup de théâtre.
[position H,I ou J 10 11 ou 12]

Seul petit problème pour la méthode Luder: il y avait, comment dire? Une dune entre lui et Liviac, ce qui réduisait sévèrement les damages sablonneux. Certes, c'était une dune moins grosse que son perchoir d'origine, mais une dune quand même.
Ce fut ce que pensa Sylden alors que son propre Zaku se dirigeait vers la dune-moins-grosse-mais-pas-tant-que-ça. Pendant une seconde. Avant qu'il se rende compte que -merci le sable- ce joyeux nuage l'empêchait de voir où le barbare s'en était allé. Parce que descendre une dune, ça peut se faire dans plein de sens: à gauche, à droite, au milieu, voir même en ne descendant pas du tout et en shootant dans la dune juste pour faire "comme si".

Un juron coloré et une courte excuse au Seigneur pour ses mauvais mots plus tard, et Sylden s'intéressait de nouveau à ce qui aurait dû requérir toute son attention: ce combat à la con, qui se limitait à un tas de pixels sur un écran. Ce genre d'entraînements, c'était vaguement ennuyeux parce que toutes les vibrations qui accompagnaient un MS en mouvement étaient absentes: on ne sentait pas le sol, pas le vent, pas la pluie. Biensûr, la pluie ne tombait jamais dans les MS, mais ça se sentait par la lenteur de l'appareil lorsqu'il marchait et l'horrible "spouik spouik" que faisaient ses pieds.
C'était pertubant de voir un grand soleil sur sa console alors qu'il entendait les gouttes se fracasser sur le toit du hangar.

Et c'était tout aussi perturbant de se diriger vers cette dune, de voir le terrain aller du haut vers le bas au rythme de ses pas, mais de ne sentir aucune secousse. Et que faisait l'Autre? Avait-il décidé d'aller vers lui? De contourner la dune? Ou de monter droit dessus pour lui carabiner la cervelle à coup de mitrailleuse? Fichu sable! Bon, il s'en foutait! C'était pas un loqueteux de campagnard qui allait battre un digne citoyen de Zum-City, non?
Sur cette pensée jalouse et agressive, Sylden lança son Zaku à l'assaut de la dune. S'il avait été à la place de l'autre, il aurait pris à gauche -donc à la droite de l'autre- pour lui tomber dessus. Quoique... monter la dune serait peut être plus intéressant. Dans le doute, il décida de balancer une grenade sur sa gauche, sur le flanc de la dune.

Un "boom" satisfaisant fit exploser le tiers gauche de la dune -donc celui de droite pour Frederik-, manquant faire écrouler le reste, et donc Syld avec. Par chance, il glissa à peine (juste trois ou quatre mètres, rien de catastrophique) et parvint à se rétablir sans trop de casse. C'était quand même pas du luxe, ce coin paumé...

[Position: M12. Grenade lancée vers L11/K11]

Bien joué s’exclama à haute voix Luder alors qu’il était seul dans sa machine, ce bleue à du plomb dans l’aile et je suis content de l’avoir avec nous !
Le Zaku II digitalisé du capitaine de Nexus s’était heureusement défendu car il ne préparait pas une riposte instantanée, l’ennemis étant trop loin, le bouclier virtuel de la machine ayant ainsi subit une bonne partie des dommages mais le bras droit n’en étant pas complètement indemne pour autant, le souffle des grenades, même sur simulateur étant destructeur.
Il est temps que je contre-attaque, sinon je suis cuit, pensa-t-il alors que quelques gouttes de sueurs perlaient sur son front. Car si l’entraînement n’était qu’une attraction pour certains, lui qui avait toujours eu du mal à s’illustrer le voyait différemment, profiter des avancées de la base de Nairobi était une chance incroyable pour lui et il devait la saisir, au moins pour honorer la mémoire du capitaine défunt qu’il remplaçait, en prouvant sa valeur à ses frères de Zeon.
Il lança la hache dans la direction du Zaku ennemi (il pensa « à cette distance, aucune chance que je ne le touche, mais cela n’est pas mon but ») puis d’une seule manœuvre, se saisit de sa mitrailleuse à son dos et l’équipa au deux bras du Zaku afin d’avoir une portée maximum et bondit de plusieurs mètres sur sa gauche (ce qui endommagea ses stabilisateurs et tous les moteurs aux jambes du MS, rétablit et re-locka sa cible et vida son chargeur vers la main caméra de Sylden en priant pour que la hache l’ai suffisamment perturbé pour qu’il ne tente pas d’esquiver ce coup.

Liviac resta immobile quelques secondes, mal à l'aise sur sa dune. Le sable n'attendait qu'un mouvement pour que tout le reste s'écroule, et il avait tout sauf envie de se retrouver le cul au dessus de la tête parce qu'il y avait mis trop d'empressement. A moins que le simulateur ne soit pas assez perfectionné pour prendre ça en compte?

Le lieutenant essuya ses mains moites sur le pantalon de sa combinaison, les yeux fixés sur l'écran et la poussière de l'explosion qui retombait doucement. Bon Dieu, quelle chaleur! Et qu'il était bête de n'être pas venu dans ce Zaku en short, comme tous les gens avec une cervelle! Franchement, fallait être un bon morveux pour se pointer en combinaison complètement pour une simulation! Brr, c'était répugnant! Il sentait ses cheveux lui coller à la nuque, humides et dégoûtants.
Il avait envie d'une douche. Très fraîche. Et de savon. De beaucoup de savon.

Ses mains revinrent en vitesse sur les manettes alors que quelque chose de volumineux se dirigeait vers lui... beaucoup trop rapidement à son goût. Ah nan, il n'allait pas se mettre à rêvasser! Il dirigea son Zaku vers le haut de la dune pour éviter l'OVNI et SCHFIOUUUUUUUUUUM! Toute la colline se cassa la figure.
Sur le coup, Liviac ne remarqua pas que ce désastre géologique venait de sauver son combat: son Zaku glissa avec le sol, ou plutôt glissa sur le sol qui glissait aussi, trébucha très joliment et se vianda lamentablement sur le dos pendant que la mitraille de Luder lui passait au dessus de la tête.

Très au dessus de la tête, d'ailleurs. Une vingtaine de mètres au moins. Ce qui ne changeait pas grand chose puisque sa caméra était maintenant fixée vers le ciel, les nuages, l'azure et les étoiles, et blablabla, mais certainement pas vers le Zaku ennemi.

Liviac resta complètement estomaqué, la bouche ouverte, tout bonnement scié, avant de péter un plomb et de s'escrimer sur divers boutons pour essayer de relever son appareil. Peine perdue: celui-ci s'était empêtré dans les arbres rachitiques qui bordaient la dune.

"Et MEEEEEEEEEEEEERDE!" beugla-t-il avc une grande élégance, enragé de s'être rendu si ridicule en un seul mouvement.

[Position: N13. Dégâts: -40 sur le cockpit, -5 pour le reste]

Frederik avait fermé les yeux lorsqu’il avait mitraillé, un geste non désiré, juste un réflexe, en rouvrant ses paupières couvertes de sueur il ne vit plus le MS de son compagnon et se posa la question de savoir où il était passé. Il recouvra ses esprits au bout de quelques instants et vit le Zaku de Sylden au sol, couvert de sable virtuel. Luder se posa la question de savoir s’il valait mieux l’attaquer avec sa mitrailleuse ou…
Il lâcha celle-ci, ou du moins, libéra son bras gauche et se saisit d’une grenade qu’il tendit dans la direction du MS adverse. Il fit un pas en avant puis un autre et propulsa sa grenade qui alla se crasher entre la tête et le cockpit du Zaku !
Frederik tendit le stick du MS vers lui et le Zaku II se stoppa. Il se ressaisit de sa mitrailleuse avec ses deux mains et tenu en joug sa proie blessée au sol. Il tenta d’établir la liaison avec le Mobile Suit en sélectionnant une fréquence libre.
« Arf…Arf…Arf...je pense…que ce…duel est terminé. Vous vous êtes bien battu lieutenant Liviac mais le terrain a été contre vous. »

(Position L13)

Liviac bidouilla sa propre radio, se préparant à innonder son cher compatriote des pires insultes qu'un bourge de Zeon parlant trois langues couramment et deux autres à peine passablement pouvait connaître. Son Zaku grésilla, produisant un "chkrouim" des plus trognons, et... silence complet. Parce qu'il était un garçon bien élevé et que ça ne se faisait pas de traiter son supérieur de fils de... hem, passons sur les insultes, vous savez tous ce qu'un homme peut trouver à dire dans ce genre de moments.

"Je suppose qu'il serait inutile que je vous demander de me relever pour que nous continuions, mon Capitaine?"

Inutile et débile, en plus. La grenade de Luder avait tellement endommagé son MS qu'il doutait de pouvoir le tenir debout, et attaquer encore moins... mais un vrai homme se devait de lutter jusqu'au bout! Et NON, il n'était pas la réincarnation de Lancelot ou d'un autre débile de ce genre. C'était déjà suffisant de se coltiner des surnoms comme Bambi, alors si en plus on devait l'appeler "Lancelot"! Yerk!

Sylden avait parfaitement conscience de s'être montré un peu froid, mais il se sentait assez humilié pour pouvoir le justifier des plus facilement. Luder aurait dû savoir qu'il avait gagné quand il avait vu que son adversaire ne pouvait se relever, et la moindre des choses aurait été de le relever, de s'éloigner et de recommencer un autre duel, ou au moins de lui laisser une chance de se dépatouiller, mais non, le Capitaine Luder voulait absolument montrer comme il savait bien viser et qu'il était capable d'abattre un ennemi au sol!
C'est décidé, il ne laisserait pas gagner cette espèce de brute épaisse, sans aucune culture ni rien! Il lui apprendrait à jouer au malin!

Inutile et stupide. Parfaitement. A quoi ça servirait de se relever? Il suffisait d'enclencher l'auto-destruction. Exactement ce qu'il était en train de faire. Et un joli décompte qui égrénait des secondes, et quatre, et trois, et deux, et un et BOOM! L'image disparut, et Liviac se laissa aller dans son siège. Bien fait. Au moins maintenant, ils avaient perdus tous les deux, pensa t-il alors que le "score" s'affichait sur l'écran des MS: radiés, dégommés, pulvérisés, game over for both of you, et alleluia!

"Maintenant, le duel est achevé, mon Capitaine."

[Position: nul part, tout le monde il est mort!]

Le cockpit de Luder s’ouvrit, dévoilant le capitaine satisfait de cette presque victoire, bien qu’un goût amer –celui de ne pas avoir vu venir cette attaque kamikaze- lui restait dans la bouche. Il sortit de l’habitacle sentant une légère odeur de transpiration et brûlant de chaleur (presque 35°C, une vrai torture que ces cockpits dans la base). Il prit sa serviette et s’essuya le front puis alla saluer son brillant adversaire avant son passage obliger à la douche.
« Bien joué, dit Luder en serrant légèrement les dents et tendant la main vers son compagnon, mais, pensez-vous que vous auriez le cran pour exécuter une telle manœuvre hors du simulateur, lieutenant ? Les chances de se sortir d’une autodestruction sont quasi nulles (Il fit un petit sourire en attendant la main de Liviac et vit que Von Roy regardait la scène de loin, amusé par les manœuvres suicides mais extrêmement efficaces de Sylden.).

Sylden lâcha ses manettes, satisfait. C'était puéril d'agir de la sorte, il le savait très bien, mais c'était trop bon! Quelle tête il devait faire, l'autre! Un petit rire sec lui secoua la gorge et il ferma les yeux, savourant cette victoire arrachée à son adversaire. Oui, il considérait ce pied de nez comme une victoire. Quelle importance que sa vie, de toute façon? Pour ce qu'elle valait! Sans elle, il ne lui restait plus que la vengeance.

Une goutte de sueur dégoulinant le long de sa tempe le ramena à la réalité. Beurk. Il se sentait vraiment tout poisseux, au point que ses sous vêtements lui semblaient aussi trempés que s'il s'était fait dessus. Répugnant. Sur Zum-City, on lui aurait au moins mis la clim dans ce foutu Zaku! Et sur Zum-City, il avait un bureau à lui, où il dessinait des affiches à la gloire des Zabi, ce qui était beaucoup plus intéressant que de faire mumuse avec des grosses maquettes à moteur.
Shower time.

Sylden ouvrit son cockpit d'une main, se débarrassant de son casque de l'autre. Ceci n'étant évidemment guère pratique, il se contenta de le détacher et de le laisser tomber sur le siège, pas très motivé pour faire plus avec cette chaleur.
Il faisait presque frais dehors, mais l'intérieur du Zaku était un vrai four, aussi n'était-ce pas surprenant. Empruntant les escaliers qui desservaient la plate forme des MS, il se dirigea vers l'Autre tout en retirant le haut de sa combi, parce que c'était vraiment suicidaire de rester fringué comme ça avec une telle température, même s'il se sentit encore plus crade après avoir vu son pauvre t-shirt, complètement collé à sa peau et qui épousait chaque muscle... de beaucoup trop près. Fallait juste espérer que la brute épaisse n'était pas gay.

La question de Luder le déplût singulièrement. Ainsi on doutait de son courage? Liviac ne répondit rien, mais serra les dents en saisissant la main de son camarade, serrant peut être un peu trop fort pour que ce soit une poignée amicale.

"Plutôt mourir que d'être fait prisonnier. Et si je mérite de vivre, Dieu sauvera mon âme. N'est-ce pas ce que son Excellence nous a dit lors de son dernier discours? Nous sommes le peuple élu par notre Seigneur, et si les braves et les fidèles de Zeon ont grâce à ses yeux, alors je n'aurais aucune peur au combat!"

« Ma fois oui, lieutenant, c’est ce que les Hautes Sphères du pouvoir de Zeon nous demande : vivre et frapper l’ennemi par notre fureur ou mourir en essayant. Mais pensez à votre vie plutôt qu’à la leur car c’est vous et non eux qui vous battez dans votre MS, votre pays ne vous pleurera pas si vous succombez alors que vous n’aurez qu’à vous morfondre devant le Tout-puissant si le jeune homme que vous êtes veniez à succomber pour les idées de Gihren Zabi et plus les vôtre ! Frederik regarda son interlocuteur avec un regard autoritaire qui ne lui ressemblait pas mais ses paroles, il devait les dires à Sylden car c’était un conseil trop important pour lui pour ne pas le partager : Sachez lieutenant, qu’avant de mourir, ma mère m’a dit de toujours suivre ma voie et je tiens à ce que vous n’ignoriez pas ce conseil car votre destinée n’appartient qu’à vous. »
Luder s’en retourna ensuite, sans attendre de réponse et se prépara à aller prendre une douche bien méritée.

Sylden manqua s'étrangler devant le peu de prudence de Luder. Et s'il avait vraiment été le fanatique de Zeon dont il renvoyait l'image? Et s'il l'avait dénoncé? Il pourrait, tiens. Juste pour redorer son blason auprès de l'Etat Major.
Dans le dos de son capitaine, Liviac eu un sourire sarcastique à glacer le sang. Ce n'était certainement pas ce petit officier qui allait lui apprendre à ne pas croire aux discours foireux de ce cher Gihren! Mais il ne dit rien, parce qu'il n'avaient aucune confiance en Luder, et que celui-ci pouvait très bien n'être qu'un de ses cafards qui jouaient au dissident uniquement pour mieux en découvrir.

Liviac se garda de tout commentaire en suivant Luder, pas le moins du monde ému par ce benêt qui n'avait rien de mieux à faire que de citer sa propre mère. Il avait envie de rire aux éclats, et si ça n'avait pas foutu en l'air son rôle de pro-Zeon, il aurait volontier fait part de ses sentiments à Frederick, juste pour le plaisir de pouvoir médire des Zabis avec quelqu'un. Mais il devait rester froid, froid et mécontent comme si Luder l'avait vexé en contredisant son fanatisme feint.

[Je suppose qu'on joue pas la scène de douche?]