Histoire: Partie 1: UC53 à UC72
Sylden Gihren (on choisit pas sa famille, hein) Liviac, fils de Friedrich Liviac et d’Anteia Zankiel, naquit le 17 Mai 53 de l’Universal Century, sur la colonie qui deviendra Zum-City.
Enfant d’une famille riche d’entrepreneurs spatiaux mais sans grande influence politique (ni son père, ni sa mère ne s’y intéressaient), Sylden vécut une enfance dorée mais stricte dans un cadre protestant passablement puritain. Comme son prénom l’indique si bien, papa était plutôt copain avec la clique Zabi, n’ayant toutefois que des rapports lointain avec eux, à savoir qu’il fabriquait des vaisseaux et que eux les achetaient, point.
Sylden était fils unique, premier et seul héritier de Friedrich, autant dire que la pression familiale était au rendez-vous : école maternelle privée dont on sortait en parlant couramment deux langues, école primaire tout aussi privée et pas moins élitiste… mais voilà : Liviac Junior était doué, certes, mais pas beaucoup plus que la moyenne. Parler français ET anglais à 5 ans était légèrement au dessus de ses moyens, et y ajouter de l’espagnole au primaire n’était peut être pas une bonne idée, son activité préférée étant le gribouillage et la patte à modeler, et non le calcul.
Arrivé au collège –privé-, Sylden commença à correspondre à l’image qu’on se fait d’un rebelle rêveur. Il ne faisait absolument pas exprès, pensez vous ! Il n’y était pour rien s’il s’endormait en classe ou s’ennuyait dans la plupart des matières. Il se fit une réputation de mauvais élève, de garçon étourdit, sauf en langue et dans les arts plastiques, quoique ces derniers ne soient pas vraiment la matière qui sauverait ses études.
Ce comportement passablement évaporé lui valut de nombreuses disputes avec ses parents, en particulier son père, qui avait de hautes espérances pour son « cher fils ». Sylden n’ayant jamais été quelqu’un de très déterminé, il se pliant aux décisions de son paternel et se remit vite au travail, au point qu’il en oublia facilement le reste : lorsqu’il ne travaillait pas, il dessinait ou lisait. Inutile de dire qu’il n’avait aucun ami, ne s’intéressait pas aux filles et n’était pas très sportif, ce qui l’amena à une autre querelle avec son père : les New-Types et autres bizarreries, et Zeon.
Friedrich avait toujours été un homme égocentrique, et tout ce qui pourrait justifier sa supériorité était bon à prendre. Né dans l’espace, il se considérait comme un spacenoïde de souche, donc un New Type potentiel… ou un New-Type tout court, ce qu’il n’était absolument pas, si ce n’est dans les méandres de son esprit tordu. Pour lui, cette supériorité était non seulement mentale, mais aussi physique, et il ne supportait pas que son fils puisse gâcher les dons qu’il lui avait légués par simple goût pour le papier. Un échec de la part de Sylden, s’était un échec à mettre sur son compte à lui, Friedrich Liviac.
Impardonnable.
Pour la deuxième fois en quatre ans à peine, Friedrich força de nouveau le caractère de son fils pour le pousser à emprunter sa voie. Sylden, encore une fois, ne lui opposa pas de résistance, ce qu’il regretta toute sa vie. On était alors en UC0069 et Sylden entra dans un lycée militaire, le plus quotté de Zum-City, le plus cher, mais encore et surtout le plus strict, un lieu hanté par la mémoire des Zabi et des grands du gouvernement qui y avaient fait leurs études. C’était le début de Zeon, du bourrage de crâne et de la propagande, et cette école n’y échappait pas.
Aussi sûr que deux et deux font quatre, Sylden en était la victime toute désigné : crédule, plein d’espoir, il ne pouvait que gober ces fausses vérités comme si Dieu en personne les lui avait enfoncées dans le bec. Il devint un fervent défenseur de Zeon, et porta désormais son deuxième prénom avec une fierté telle qu’il tenait plus du parfait péteux que d’un adolescent vraiment équilibré.
Du fait de son peu de capacités dans les matières scientifiques et de ses talents en langue, il se dirigea vers une section littéraire. A cet âge, il parlait parfaitement bien l’anglais (sa langue maternelle) et le français, et commençait à acquérir des bases en arabe. C’était une élève appliqué, mais il travaillait pour Zeon et non parce qu’il en aurait eu envie autrement. Ce fut un des rares effets positifs de son patriotisme fanatique, puisqu’il obtint une mention « très bien » à son BAC.
Sylden tenta alors sa chance au concours national de Zeon pour obtenir la bourse qui lui aurait permis d’étudier les Arts sur Side-2, son père refusant catégoriquement de lui payer l’école. Il échoua et, par défaut, entra dans une école de langue. Il retenta sa chance l’année d’après et fut sélectionné, puis quitta Side-3 après une violente dispute avec son père. Destination : l’Ecole des Beaux Arts d’Island Ifish, Side-2 !